Concours d'éloquence
- Lylou CAUDAL
- 29 sept. 2021
- 7 min de lecture
Les mots sont forts en sens et la langue française en est fait de milliers. Les mots sont les outils les plus utilisés dans le monde. C'est également ceux dont j'aurais le plus besoin pour mon métier d'avocat. L'art de parler permet aux mots d'exister.
Mon établissement organise chaque année un concours d'éloquence. Les candidats s'affrontent autour d'une même question. L'évènement est un parfait moyen pour m'entrainer à l'art oratoire...
L'année passée (2020), j'avais voulu participer au concours mais la situation sanitaire ne l'a pas permis. Cette année, le comité nous envoie (aux anciens inscrit) un mail pour nous annoncer la nouvelle édition de "Lâche ta parole !" (ci-dessous, le 19 janvier 2020).
L'inscription officielle se fait trois mois plus tard. J'envoie mon inscription tout de suite après.
Le thème de cette année dans la catégorie 2nd-1ère est basé sur l'amour "Pour un flirt avec toi, ferais-je vraiment n'importe quoi ? "
Pour me préparer au concours, il y a beaucoup de chose à faire :
réfléchir à la question pour essayer d'y répondre sous forme de thèse-antithèse-synthèse,
inclure des anecdotes personnelles pour toucher le jury,
créer des situations drôle pour varier le ton de mon discours,
écrire mon discours,
le relire,
m'entrainer à l'oral.
Je dois aussi prendre en compte les critères du concours (cf PDF). Mon discours doit durer 3 minutes. Je dois être capable de m'exprimer dans une qualité d’expression orale correcte (vocabulaire employé,
l’intonation, l’aisance, l’expression, l’utilisation des supports écrits, la diction, la gestuelle...). Ma réponse doit être originale et pertinente pour pouvoir toucher la sensibilité du jury.
Je dois donc répondre à beaucoup de choses pour espérer gagner dans un temps limité. Nous sommes le 19 février 2020, le concours est le 26 mars.
Ce CAS me permet de découvrir à nouveau le monde de l'éloquence. Dans ce cheminement je ne suis pas seule car Marguerite (une amie IB) est aussi candidate au concours. Cela nous permettra de nous entrainer devant un public avant le concours. Nous nous entrainerons ensemble, écrirons ensemble (pas les mêmes textes bien sur). En ayant 2 ponts de vues au lieu 'un, os discours seront plus complets.

Je commence alors l'écriture. Je vais essayer de trouver mes arguments cette semaine pour pouvoir commencer à écrire la semaine suivante.
Février : Pendant ces derniers 15 jours, j'ai réfléchi à mes différents arguments. Je n'ai pas encore commencé à écrire. Je suis confrontée à mon premier problème : la recherche des arguments prend beaucoup plus de temps que je l'imaginais. Il faut avoir l'inspiration pour pouvoir trouver des arguments pour, contre, des arguments personnels et drôles qui touchent le jury... Certains exemples ont été durs à trouver comme les références filmographiques. J'ai donc mis 1 mois à tout trouver.
1ère semaine de mars : Depuis que j'ai trouvé mes arguments, je commence à écrire. Avec Marguerite nous faisons des sessions d'écriture au CDI. Cela nous permet à toute les deux de tester en temps réel notre discours. Il doit être clair aux yeux de tous. Lors de nos "sessions écritures", nous nous donnons des conseils :
- faire des phrases courtes
- une idée par phrase
- écrire sous la forme "Thèse-Antithèse-Synthèse" pour être le plus complet possible...
Bien sûr, nous écoutons nos discours mais nos idées étant déjà notées, aucune d'entre nous ne se copie.
Petit à petit, mon discours prend forme. Je le fais relire par Marguerite et je relis le sien. Nos discours sont très différents. Le sien est axés sur la littérature (avec des exemples comme Roméo et Juliette...) tandis que le mien est très personnel. Les relectures nous permettent à toutes les deux d'être sûre que notre texte est compréhensible.
Mi Mars : mon discours est enfin fini (ci-dessus). Je l'ai fait relire par Marguerite pour être sure de moi.
Je passe maintenant à la deuxième étape qui consiste à s'entrainer. Je m'entraîne d'abord chez moi en me filmant. Cette technique est très perturbante : je me vois en train de parler et je vois tous mes défauts. Malgré cet aspect, les vidéos me permettent de corriger des erreurs. Je remarque rapidement que j'ai un tic de parole par exemple : à chaque blanc j'ai tendance à répéter "donc". Je m'entraine sur cet aspect en me re filmant. Il faut éviter d'avoir un tic de parole ou de geste sur lequel se fixerait le jury au lieu de m'écouter. Au fur et à mesure, mon tic disparait en même temps que je connais de mieux en mieux mon discours. En effet, pour être la plus naturelle possible je dois connaître parfaitement mon texte pour éviter les blancs et perdre des points.
Après avoir corriger mes erreurs, je commence à mettre en scène mon discours. Il doit être vivant pour que le jury m'écoute et ne décroche pas. Toujours avec les vidéos, j'essaye différents scénarios. Après de nombreux essais, je note sur ma feuille l'intonation à adopter sur certaines phrases, la gestuelle pour accentuer mon propos... (cf. PDF concours éloquence).
Avec cette deuxième étape, mon deuxième problème arrive : je dépasse de 1 minute le temps réglementaire... Je dois absolument raccourcir mon texte pour éviter d'être éliminée. Lors de mon premier chronomètre, je savais que le temps serait long : je ne connaissais pas mon texte. Mais au bout de plusieurs enregistrements, le temps se stabilise. Je dois donc supprimer certaines de mes idées ou reformuler pour gagner quelque seconde. Je suis déçue de devoir enlever des éléments... Chacun avait une place dans ma réponse. Mais les règles du jeu ne pouvant pas être modifiées, je concède donc à 2 idées (anecdote personnelle et référence à la pièce Roméo & Juliette).
Quelques jours avant le concours, nous nous retrouvons avec Marguerite pour s'entrainer. Nous passons chacune devant l'autre. Cet exercice nous permet de gérer notre stress. Même si je suis à l'aise devant un public, il est toujours préférable de savoir à quoi s'attendre. Le fait de s'entrainer avec une autre personne est enrichissant : elle nous donne une autre vision de notre travail et permet de modifier si besoin des gestes...
26 mars, Jour-J : c'est le grand jour. Je passe le midi. Le stress commence à venir mais l’excitation aussi. Même si j’ai envie de gagner ce concours, je suis déjà très contente de ce que j'ai fait.
C'est maintenant à mon tour de passer. Je parle comme pendant mes entrainements, tout va bien. Le jury rit de mes mésaventures et s'afflige lors de mes chagrins d'amour. Je suis dans mon élément : convaincre le jury que ma réponse est la meilleure. Mon discours fini, je rejoins le banc du public. C'est à Marguerite de passer. Tout se déroule bien pour elle aussi. Les candidats passent les uns après les autres. Lorsque le jury délibère, le stress ne remonte plus : je suis très contente de mon interprétation quelque soit le résultat.
Malheureusement, je ne suis pas sur le podium. Marguerite a gagné haut la main la première place et je suis très contente pour elle.
15 avril : J'ai pris du recul pour présenter les résultats du concours. Comme dit précédemment, je suis très contente de ce que j'ai produit. En 1 mois 1/2, j'ai réussi à écrire un discours pour répondre à la question "Pour un flirt avec toi, ferais-je vraiment n'importe quoi ?". Malgré mes erreurs, j'ai persévéré et Marguerite m'y a aidé aussi. J'ai beaucoup aimé le travail en groupe. Il permet d'avoir beaucoup plus d'idées, d'être plus ouvert d'esprit aussi.
Par rapport au résultat, je suis un peu déçue de ne pas avoir gagné mais je me suis beaucoup amusée à convaincre le jury. Cela m'a permis de "m'entrainer" à mon futur métier.
Après le concours, je suis allée voir une professeure pour demander des conseils. J'ai appris que je n'étais pas élue parce que j'avais dépassé le temps imparti. L'un de mes problèmes de rédaction est devenu le critère de mon élimination. Pour la prochaine édition, il faudra absolument que je me chronomètre plus strictement. Pour ça il n'y aura qu'une solution : moins développer mes idées ou n'en développer que 1 ou 2.
Ce CAS m'a permis de m'améliorer dans ma créativité, ma diction, ma gestuelle et d'apprendre à gérer le stress d'un concours.

OA 1 : Je suis naturellement à l'aise à l'oral et face aux autres. Je suis assez extravertie pour pouvoir prendre la parole en public sans bégayer. Le concours m'a permis de développer ce point. J'ai eu quelques difficultés pour trouver et sélectionner mes idées. J'ai mis 1 mois à trouver tous mes arguments et mes exemples et j'ai malheureusement dû concéder à 2 idées. Le CAS m'a montré à quel point il est important de préparer son texte même si l'on est à l'aise à l'oral.
OA 2 : Le CAS m'a mis au défi sur deux points : la recherche des idées et le respect du temps imparti. J'ai compris comment chercher des idées, en puisant partout autour de moi par exemple. Cela m'a aidé à être plus créative. J'ai aussi appris à faire un effort pour respecter le temps donné.
OA 3 : Ce CAS est un projet cours. Je n'ai eu que quelques semaines pour le préparer de A à Z. J'ai donc dû apprendre à anticiper et planifier mon CAS pour ne pas être en retard. Le fait d'avoir passé 1 mois à trouver mes arguments a été un peu stressant. La date se rapprochait sans que mon texte ne prenne forme. Le CAS m'a appris à mes dépend qu'il faut se prendre en avance pour éviter tout retard et tout stress.
OA 4 : Le CAS m'a donné beaucoup de fil à retordre : mes deux obstacles m'ont fait grandir dans le sens où j'ai appris de mes erreurs. Malgré les obstacles donc, j'ai continué et j'ai persévéré dans mon projet. Je m'étais engagée vis-à-vis du concours, je ne voulais pas abandonner.
OA 5 : J'ai choisi de travailler à deux sur ce CAS. Il y a beaucoup d'apports de travailler à deux. Dans ce CAS, Marguerite m'a aidé dans l'écriture (sans pour autant écrire mon texte) et m'a permis de m'entraîner à l'oral.
OA 6 : Le langage est un moyen central pour apprendre et diffuser une connaissance. Le concours d'éloquence est un excellent moyen de s'exprimer et de défendre ses opinions. Il m'a permis d'exposer mes idées. Le droit d'expression est une liberté fondamentale et pouvoir s'exprimer est donc d'importance mondiale. La parole permet de dialoguer lorsque nous avons un langage en commun. C'est l'instrument principal de la diplomatie par exemple. Cette dernière permet de stopper des conflits et de fabriquer la paix.
OA 7 : Grâce à ce CAS, j'ai pu prendre conscience que la liberté d'expression est une notion fragile que nous devons protéger (cf. carte). Le concours a donc été un excellent moyen de réfléchir à mon action. J'ai le droit d'exposer mes idées sans empiéter sur les libertés des autres (le jury, le public..) pour ne pas les heurter. Je ne pouvais pas par exemple prendre un exemple d'une histoire sentimentale d'une personne qui ne m'aurait pas donner l'autorisation.

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