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Cours aux élèves allophones

Dernière mise à jour : 6 avr. 2022



Depuis mon plus jeune âge, j'adore aider et expliquer aux autres. Le "cours aux allophones" répond à cet attrait.

Je réponds rapidement à Mme Le JALLE et lui fait part de mon envie de participer. Sans nouvelles, je relance Mme THOMAS.

Quelques jours plus tard, Mme LE JALLE me contact via WattsApp afin de m'expliquer le fonctionnement des cours.

Mme LE JALLE me dit que j'aiderai un élève de 6ème, en mathématiques le vendredi matin de 8 à 9h au collège Sacré Cœur.

Étant donné que mes cours de mathématiques 6ème sont loin, j'ai revu mes leçons ainsi que les exercices. Je fais en sorte également de me calquer sur la manière dont les professeurs enseignent.

Mme LE JALLE me prévient de la salle et de l'organisation du cours.

La veille de chaque cours, je prépare mes exercices et prévoie es activités pour les évènements "spéciaux".


26 septembre 2020 : C'est le premier cours avec M. J'arrive au collège et m'approche de la surveillante. J'explique la situation et je rencontre M. Il est timide. Nous nous dirigeons vers la salle qui nous est réservée et nous nous installons. Je me présente et il en fait de même. J'apprends ainsi qu'il adore les maths et surtout calculer. Mais il a des difficultés à comprendre les cours.

Je regarde ce qu'ils font en ce moment : les droites parallèles, perpendiculaires…

Pendant 40 minutes, je lui explique le vocabulaire, l'aide à faire ses exercices. Lorsque la fin du "cours" arrive, je lui demande d'échanger les rôles : il doit m'expliquer ce qu'il a compris. Il réussit très bien cet exercice !

Je le raccompagne à sa classe et part.

03 octobre 2020 : la tempête Alex nous empêche de nous voir.

09 octobre 2020 : Je retourne au Sacré Cœur pour aider M. Cette fois-ci, M est moins timide et me dis qu'il a eu 7/10 pour son DM sur les droites ! Sa professeure de mathématiques vient à notre rencontre et m'explique ce qu'il serait bien de revoir, en ce moment ils travaillent sur les nombres.

Comme la dernière fois, pendant une quarantaine de minutes, je lui explique son cours (les nombres), l'aide à faire ses exercices. A la fin, M. m'explique le cours. Je le corrige sur certains points mais l'essentiel est assimilé !

Comme la dernière fois, je le ramène dans sa classe et repart.

16 octobre 2020 : Le 3ème cours passe encore plus vite que les autres ! Nous allons voir sa professeure et continuons d'étudier. Sa professeure me donne une feuille A3 d'exercices et de cours. Grâce à ce fil rouge, je peux expliquer à M. le cours et mettre en relation avec des exercices.

L'essentiel de la leçon d'aujourd'hui est axé sur le rappel du cours. La partie sur les nombres (ordre croissant, décroissant…) bloque un peu M.

10 minutes avant la fin, il commence ses exercices et avance très vite !

Peu avant les vacances, M. m'explique avec ses mots ce qu'il a retenu.

Lorsque le temps est arrivé, je le raccompagne dans sa classe et lui souhaite de bonnes vacances d’ Halloween.

Semaine du 2 novembre 2020 : Depuis le 29 octobre, nous sommes de retour en confinement. Lorsque j'ai pris connaissance des détails, je me suis demandée si je pouvais assurer les cours "Les déplacements seront limités, avec une attestation, uniquement pour travailler. Les crèches, écoles, collèges et lycées resteront ouverts avec des protocoles sanitaires renforcés." (Préfecture du morbihan) Je contacte donc Mme LE JALLE pour savoir si le fait d'aller donner les cours était autorisé (cf. discussion wattsapp ci-dessous). Je vais voir dans la semaine Mme THOMAS (référente CAS et coordinatrice IB) pour savoir comment organiser cette sortie hebdomadaire. Nous convenons que je partirai le 6 novembre avec une attestation provisoire. Le matin de mon arrivée, je pars voir le secrétariat et prends ma "vraie" attestation.


6 novembre 2020 : C'est le vendredi de la rentrée. Je retrouve M. devant la cour, comme d'habitude. Je lui demande comment se sont passées les vacances. Nous croisons sa professeure dans les couloirs et elle m'explique ce qu'il serait bien de voir. Nous nous installons donc dans notre salle. Je lui demande de m'expliquer ce qu'il ne comprend pas dans les conversions. Après avoir pris connaissance de ses difficultés, je commence à tracer un tableau sur le papier bord. Je lui explique donc quelle est la logique des conversions. Je mets des couleurs sur le tableau pour qu'il distingue les différentes parties. J'essaye de donner des exemples de la vie courante pour qu'il puisse comprendre plus simplement (expliquer que les millimètres correspondent aux fourmis, que les mètres pour les distances universelles, les litres et les grammes pour la cuisine...) M. participe au tableau (photo 1 du diaporama) et comprend vite. Je l'aide pour faire ses exercices. A la fin du cours, je prends 5 minutes pour nettoyer les tables, stylos... ordre du gouvernement. Je le raccompagne après ce moment "ménage" dans sa classe et lui souhaite un bon week-end.

13 novembre 2020 : Comme à mon habitude, je vais au collège pour aider M. à faire des mathématiques. Nous avons commencé à faire de la géométrie et plus particulièrement les triangles. Avant même qu'il me montre ses exercices, je prends l'initiative de tracer plusieurs triangles (cf. photo 2 du diaporama ci-dessus), respectivement un triangle isocèle, équilatéral, rectangle et rectangle isocèle. Pour l'aider, je lui note les 4 propositions à côtés des figures. Je lui demande de venir au tableau afin de compléter la légende. Il effectue mon exercice mais me regarde dès qu'il met une proposition sous un triangle. A la fin , je lui demande de me justifier grâce aux définitions et il corrige de lui-même ses erreurs. A la fin, tout est bon et M. affiche un grand sourire sous son masque. Après cet exercice, nous nous attelons aux siens. Il les résout très rapidement avec quelques erreurs qu'il corrige de suite après une justification de sa part. Il a néanmoins du mal avec le vocabulaire (notamment équilatéral, je lui explique donc l'étymologie du mot et il comprend mieux) mais il s'améliore. 5 minutes avant la fin, je lui demande de me faire le cours. Il n'y a aucune erreur hormis le vocabulaire. Nous avons une nouvelle habitude avec la rentrée et les restrictions sanitaires : la désinfection de la salle.

20 novembre 2020 : Depuis la semaine dernière, je ne vais plus voir la professeure de mathématiques de M. : je lui fais entièrement confiance et les rencontres avec sa professeure ne sont pas simples : nous nous ne voyons pas dans les couloirs et je ne souhaite pas la déranger pendant son cours.

Nous nous installons dans notre salle et M. m'explique ce qu'il veut voir. Aujourd'hui, nous allons continuer sur le chemin de la géométrie. Il me montre son cours et ses exercices et je commence à lui expliquer. Je démarre par dessiner un cercle (plus ou moins réussit) (cf. photo 3 du diaporama ci-dessus) et lui définit le vocabulaire du cercle. Je vois que M. a du mal à comprendre. Je l'invite à me rejoindre au tableau pour qu'il me dise ce qu'il a compris ou non. Je passe beaucoup de temps à lui expliquer ce qu'est un cercle, un rayon, un diamètre... Nous avons donc eu peu de temps pour faire ses exercices et sommes passés directement au nettoyage de la salle. Je laisse M. devant sa classe et me dirige vers mon lycée.

27 novembre 2020 : Aujourd'hui, M. me présente son cours de...Scratch. N'étant pas à l'aise avec l'informatique et les algorithmes, j'appréhende un peu. Je commence donc par allumer l'ordinateur et demande à M. d'inscrire son identifiant et son mot de passe. J'affiche le logiciel et trace le labyrinthe de l'exercice. Je lui demande alors de me dire comment amener le chat à la sortie du labyrinthe. Sur sa feuille, il a déjà certaines indications. M. me donne ses indications et à la fin, je vérifie avec la mise en marche de l'algorithme si cela fonctionne (cf. photo 4 du diaporama ci-dessus). Et heureusement oui. Comme il a compris l'entièreté du cours, je lui demande de me donner des exemples d'algorithme. Il me dit que l’électronique doit en faire partie. Je le lui confirme et lui apprend que l'exercice qu'on vient de faire possède un algorithme semblable à celui des GPS. Je me "ballade" dans la salle en suivant ses indications. Il comprend alors l’ampleur des algorithmes dans notre quotidien. Comme tous nos cours maintenant, nous nettoyons la classe puis nous nous séparons.

4 décembre 2020 : En ce quatrième jour de l'avant, M. me demande de lui expliquer le fonctionnement et la lecture de tableaux graphiques. Ce cours-ci, je décide de me calquer sur ses exercices pour lui expliquer. Je dessine donc le tableau de l'exercice et le complète avec les données. M. comprend vite et l'exercice se finit rapidement.

Le deuxième exercice lui donne plus de fil à retordre. Il s'agit d'une lecture graphique (cf. photo 5 du diaporama ci-dessus). Je lui demande donc de me placer chaque élément du graphique au tableau. Il y parvient très bien. Ensuite, je prends des données au hasard et lui explique comment les lire sur le graphique. Avec hésitation, il me répond correctement. La formulation n'est pas très clair et je lui explique donc comment procéder. Je lui donne une astuce : les phrases-réponses s'inspirent toujours de la question et le temps également. Au deuxième problème, il applique mes conseils et me répond parfaitement. La fin du cours arrive vite et nous nettoyons la salle.

11 décembre 2020 : Cette séance est comme les autres : je l'aide à comprendre son cours et à faire ses exercices. En le ramenant à sa salle de cours, je préviens M. que la semaine prochaine serait particulière car nous n’allons pas travailler. J'ai prévu d'autres activités sauf si il a besoin d'aide bien entendu. Il me dit qu'il est d'accord et nous nous quittons.

18 décembre 2020 : C'est le dernier cours de l'année 2020. J'avais prévenue M. que cette séance serait particulière. Je l'avais donc préparé dès le week-end dernier. Quand j'arrive dans la salle, M. me demande s'il est possible de revoir les graphiques. Je lui réponds que bien sûr, je suis là pour ça. Pendant une quinzaine de minutes, je lui explique la lecture graphique comme la semaine dernière. Après que M. m'ait assurée qu'il a tout compris, je lui propose plusieurs choses : lire des contes de Noël, jouer à un "Où est Charlie" version Noël ou autre chose (cf. photo ci-dessous). M. réfléchit et veux bien que je lui explique ce qu'est Noël avant de jouer au "Où est le Père Noël ?". Je me lance donc dans un mini exposé : je lui raconte la fabuleuse histoire de Noël : qu'il y a des siècles, nous fêtions une fête païenne avant de devenir le symbole, dans la religion chrétienne, de la naissance du Christ. De nos jours, c'est une fête où nous nous retrouvons en famille autour d'un bon repas et s'offrir des présents.

Après cette explication, nous commençons à jouer. M. est très rapide et me devance rapidement. Nous discutons de tout et de rien. Après m'avoir battu largement au jeu, j'offre des chocolats à M. Il me remercie et nous sortons de la salle. Je le raccompagne dans sa classe et lui souhaite de bonnes vacances de Noël ainsi que de joyeuses fêtes.

Vendredi 8 janvier 2021 : C'est le premier cours de l'année. Je suis très contente de reprendre les cours avec M. J'ai beaucoup réfléchit comment mieux aider M. Et je vais essayer de le laisser plus réfléchir par lui même (cf. réflexion 2 janvier 2021). J'aime beaucoup les cours avec M. : cela me permet de m'évader un peu. Cela fait une pause dans ma semaine et me permet d'aider quelqu'un qui en a besoin. Je me dirige donc vers le collège du Sacré-Cœur pour faire le cours à M. Il me rejoint comme à son habitude dans notre salle. Avant de commencer, nous nous souhaitons une bonne année, meilleure que 2020. Il me montre ensuite son cahier d’exercices. Il me demande de l’aider pour son exercice sur les graphiques (tableau). Ayant déjà vu le sujet avant les vacances, je lui demande de m’expliquer ce dont il se rappelle (cela lui permet de se forcer à retenir les notions précédemment vu qui sont toujours utile dans les autres chapitres). Il me récite donc ce qu’il a retenu (les entrées du tableau, la lecture du graphique, la phrase de justification…).

Avant de l’aider, je lui demande comment lui ferait pour répondre aux questions. Je lui demande après de me lire le document. Cela lui permet également de s’entrainer. Sa lecture est hésitante mais il se débrouille très bien. Après cela, M. comprend tout de suite comment faire pour compléter le tableau. Il le fait donc très rapidement. Pour finir l’exercice, M. doit faire le total des données pour trouver le nombre total d’élèves dans chaque catégorie. Je lui demande quelle opération il doit faire pour pouvoir trouver le total. Je vois que M. a du mal à trouver. J’inscris donc au tableau toutes les opérations et lui demande de me les expliquer. Il fait un sans-faute et comprend tout de suite où je voulais en venir. Il comprend donc comment trouver le résultat.

Il additionne chaque donnée dans les colonnes ou lignes (jaune). Lorsque cela est fait, il me demande comment calculer la case (ici en violet). Je lui demande comment lui ferait et M. s’aperçoit que c’est exactement le même principe que les autres calculs. Il réussit donc rapidement ses calculs. La fin du cours arrive et nous nettoyons la salle. Nous nous quittons un peu plus tard devant sa classe.

Ma "méthode" est tout simplement de le laisser lire pour lui permettre de s'entrainer avec la langue française. Il doute beaucoup et je n'hésite pas a l'encourager, l'aider sur les mots plus difficiles à la lecture et à le féliciter. Cela lui permet de gagner confiance en lui. Je l'incite à lire en espérant qu'il continu de le faire chez lui et en classe. Concernant les exercices, lorsque la notion a déjà été vu ensemble, je laisse faire l'exercice seul en lui posant des questions pour le guider si besoin. Je lui montre ainsi qu'il est capable de le faire seul. Si le cours est nouveau pour lui, je prends le temps de le lui expliquer. Je lui demande ensuite de me réexpliquer ce qu'il a compris avant de faire les exercices. Avec cette "démarche", je le laisse en partie en autonomie sans le laisser seul, car mon rôle est de l'aider à comprendre et prendre confiance. Plus le temps passe, plus je lui demande de réfléchir seul.

A chaque fin de cours, je lui demande si ça s'est bien passé. Je ne veux surtout pas continuer alors qu'il n'est pas à l'aise. M. me dit qu'il aime beaucoup. Plus les cours passent, plus il prend l'initiative de venir au tableau pour m'expliquer et faire les exercices. C'est vraiment une évolution positive de sa part et j'espère être la hauteur de ses attentes !


Vendredi 15 janvier 2021 : Hier, j’ai appris que la classe est devenue un cluster. Je suis donc obligée de me confiner. Je contact donc Mme LE JALLE pour la prévenir et également dire à M. que je ne serai pas là. Je transmets aussi un mail à Mme THOMAS afin qu’elle prévienne le collège.

Vendredi 22 janvier 2021 : Un nouveau cas s'est déclaré dans ma classe. Je suis donc obligée de me reconfiner . Je recontacte donc Mme LE JALLE via WhatsApp pour la prévenir et également dire à M. que je ne serai pas là.

Cela fait donc la deuxième fois que je ne peux pas assurer le cours à M. Je n'ai pas pu prévoir ces évènements, et cela m'attriste. Comment M. va t-il le prendre ? J'espère qu'il va comprendre les notions vu dans la semaine en mathématiques.


Vendredi 29 janvier 2021 : Après 2 semaines sans donner cours à M., je peux enfin revenir au Sacré Cœur. Je l'attends comme à notre habitude dans notre salle. Lorsqu'il arrive, je lui dis bonjour et que je suis également très contente de l'aider à nouveau. En même temps de préparer ses affaires, M. me dit qu'il a fait une évaluation et qu'il a eu 7.5/10. Je vois qu'il est fier et ce que je ressens est incroyable : je suis si contente qu'il est réussit et sans moi ! Nous commençons après le cours.


Mercredi 10 février 2021 : Afin de savoir si les cours en visio sont possibles, j’envoie un message à la sœur de M. (cf. photo). Sa sœur me répond rapidement que cela est possible. Je demande néanmoins s’ils ont le matériel nécessaire pour les visio (ordi, caméra…). Sa sœur me fait part qu’ils n’utilisent pas l’outil informatique. Les visio se feront donc via Watts App. Avec cet échange, je réalise que l’utilisation du numérique n’est pas une évidence... Pour moi tout paraît "normal" : j'utilise beaucoup Zoom et autres outils numériques. Je dois alors m’adapter et utiliser un moyen que M. peut utiliser. Je suis contente qu’il soit volontaire pour ces visio : ça montre qu’il est intéressé et qu’il veut progresser.

Vendredi 12 février 2021 : Comme convenu, le cours d’aujourd’hui se passe en visio. Peu avant 8h, je me connecte sur WhatsApp et attends que M. se connecte. Lorsque le cours commence, je demande à M. s’il veut voir quelque chose en particulier. Je ne prévois jamais de travailler une notion précise. Je préfère laisser à M. le choix de me dire ce qu’il veut (re)travailler. Cela lui permet de voir par lui-même s’il a compris ou non son cours et ses exercices. M. me demande donc de l’aider pour deux exercices (cf. photos). Nous commençons donc avec le premier. Comme me l’a demandé Mme LE JALLE, je lui fais lire la consigne. M. se débrouille très bien pour la lecture. Même si sa lecture n’est pas encore fluide, M. prononce bien tous les mots. Nous passons donc à la question. J’interroge M. sur la question et ce qu’il a compris. Tout au long du cours, je fonctionne de cette manière afin de faire travailler M. sur la compréhension des questions. Le cours passe vite. Nous avons eu plus de temps : avec la neige, j’ai dû rester chez moi, nous avons donc eu une heure pleine. A la fin du cours, je lui demande si continuer de cette manière lui convient ou pas. Il me répond par oui. Nous nous quittons donc.

Je suis très contente de ce cours : M. travail comme en présentiel, il est motivé et participe comme d'habitude.


Vendredi 19 février 2021 : Je propose pour ce cours à M. de faire un visio sur Zoom. Je prépare donc ma visio en avance et lui envoie le lien. Le lendemain (aujourd’hui donc), M. se connecte après 5 minutes de mise en place. Je ne pouvais pas utiliser WhatsApp aujourd’hui, j'ai donc demandé à M. si cela ne le gênait pas. Gentiment il a accepté mais l’installation a été longue. A l'avenir il faudra que je prévoie un "mode d'emploi" pour aider ceux et celles qui ne savent utiliser cette application. Nous commençons donc le cours comme la semaine précédente. Je lui fais lire ses consignes, l’oblige à répondre en partant de ces dernières. Au fil de l’heure, il comprend de plus en plus la « technique » pour y répondre. Il a bien compris son cours, ce qui permet de résoudre les problèmes rapidement. J’en profite donc pour lui faire des phrases bien structurées… sans l’ennuyer non plus. Nous finissons l’heure comme d’habitude et je lui souhaite de bonnes vacances. Ce cours, hormis l'installation s'est très bien passé. Je demande à la fin du cours si le fonctionnement des dernières séances lui a plu. M. me répond que oui, que ça n'a pas été trop dur à suivre. Je suis très contente de son ressentit. Cela veut dire que si besoin, nous pourrions refaire ce format.


Vendredi 12 mars 2021 : Après deux semaines de vacances, nous reprenons enfin les cours en présentiel. Lorsque nous nous retrouvons, je demande à Mohammed si les cours en visio avec moi ou avec ses autres professeurs se sont bien passés. Il me répond que oui. Nous commençons ensuite les cours. M. me demande de travailler sur la géométrie. Il s’agit de son cours que nous devons aborder. Je lui demande d’abord s’il a compris son cours. Il me dit que non. Je commence alors par recopier les figures pour lui expliquer. J’essaye au plus de le faire réfléchir pour qu’il intègre mieux les notions. Comme c’est déjà une partie que nous avons vue en début d’année, M. répond vite et comprend tout de suite. J’en profite pour lui faire répéter son cours. Je lui demande de m’écrire des phrases pour l’obliger à s’entraîner. Avec une difficulté supplémentaire : écrire en langage « géométrique ». Par exemple, au lieu de répondre « Le segment AB est égal à 7cm, égal à CD », il doit écrire « [AB] = [CD]= 7cm ». Mais plus le cours passe, plus il s’approprie le langage.

A la fin de l’heure, je lui demande de m’expliquer, comme si j’étais l’élève. Il y arrive très bien ! Nous nous quittons ensuite.

Les cours avec M. se font de plus en plus rapidement : il comprend mieux la logique des mathématiques ce qui me permet de pousser plus loin certains exercices (comme ici avec le langage particulier). J'ai pris l'habitude depuis quelque temps de lui demander si le cours lui a plu... A chaque fois, il me répond que oui. J'en suis très contente car moi aussi faire cours me fait plaisirs.

Vendredi 19 mars 2021 : Aujourd’hui, lorsque j’arrive au Sacré-Cœur, je ne sais pas sur quoi portera le cours. M. ne m’a rien dit et son chapitre que nous avons étudié la semaine dernière (géométrie). Cela ne m’inquiète pas beaucoup plus de ne pas pouvoir prévoir ce que je vais lui expliquer. Les mathématiques en 6ème sont assez simples : on ne fait que découvrir de nouvelles notions. Mais c’est également la complexité du cours : il faut savoir expliquer quelque chose que l’on n’a jamais vu auparavant. J’attends M. devant la cour 6ème. Il me rejoint vite et nous nous installons dans notre salle. Je demande à M. ce qu’il veut voir ou revoir, n’ayant pas de sujets particuliers à lui apprendre. Il ne sait pas trop : il a fini le chapitre de la semaine dernière et le nouveau ne lui pose pas de problème. Je lui demande s’il doit faire des exercices pour le prochain cours. Il me montre alors une feuille qu’il doit finir (cf. photo). Je recopie l’énoncé de l’exercice sur le tableau afin que M. puisse avoir les informations si besoin. Je lui demande de m’expliquer de quoi parle l’exercice. Toujours dans le but de le faire travailler sur la compréhension des énoncés. Il m’explique donc l’énoncé. Il se débrouille très bien : il a bien compris l’exercice mais il ne voit pas comment résoudre le problème. Je décide alors de l’aider en lui demandant quelle opération il ferait (le but de l’exercice étant de déterminer combien manque-t-il de calories pour que les deux garçons mangent de manière équilibré (dépense d’énergie = apport d’énergie). Petit à petit, M. comprend la logique de l'exercice et parvient à le résoudre. Il y a encore quelques erreurs dans les opérations qu'il a tendance à confondre Je pense que chaque début de cours prochains, je lui demanderai de m'expliquer la différence entre chaque opérations et donner un exemple d'utilisation (si on me demande la différence entre..., je fais une soustraction...). Nous n'avons fait qu'une question mais j'ai pris le temps de bien lui expliquer et réexpliquer. A la fin du cours, pour m'assurer qu'il arrive la deuxième question (qui est la même mais avec des données différentes), je lui demande de me faire cours avec ses mots. Il a un peu de mal et je l'aide en commençant les phrases. Le but pour moi est de l'aider mais je veux absolument que ce soit lui qui trouve, pour qu'il s'en rappelle.

Lorsque l'heure approche, nous nettoyons les tables et je le raccompagne à sa classe. Comme je l'avais dit la dernière fois, je lui demande si le cours lui plut. Il me répond que oui. Je lui propose mon aide en semaine si jamais il veut me poser une question ou corriger un exercice. Nous nous quittons devant sa classe. Je suis très contente de ce cours : l'exercice demandait plus de réflexion ce qui m'a permis de travailler la compréhension du texte. M. s'améliore chaque semaine : il voit quelles données sont importantes ou non... J'en suis très contente : il devient de plus en plus autonome dans les exercices, ce qui me permet de pousser plus loin les notions. Il sait aussi que je travaille beaucoup avec le tableau blanc : en début d'année, je devais l’inciter à venir avec moi, mais maintenant, il sait très bien et vient très facilement pour résoudre son exercice. Je pense que le fait de le faire venir devant peut l'aider à prendre confiance en lui. La semaine prochaine il faudra que je lui demande s'il participe plus en classe...

Vendredi 26 mars 2021 : Cette séance, M. me montre son cours en géométrie. Je lui demande si il a déjà lu et compris sa leçon. Il me répond que non. Je vais donc devoir lui expliquer son cours en entier. Ce type de cours n'arrive pas souvent. Généralement, sa professeure a déjà balayer le gros du cours. C'est à moi aujourd'hui de le faire. Je réfléchit donc comment je vais faire : il ne faut pas que ce sois ennuyeux mais il faut qu'il comprenne aussi. Je décide donc de dessiner différent types d'angles pour illustrer mes explications. J'ai appris en seconde qu'il existe différentes manières pour apprendre : la manière visuelle, auditive, tactile, répétitive... J'essaye donc de toucher au plus de manières possible. Je demande à M. s'il sait reconnaître les angles et s'il sait aussi les nommer. Il me dit que non. Je vous sur son visage qu'il a peur que je soit déçue. Ça me touche beaucoup : il ne veut surtout pas décevoir. Je lui dit donc tout de suite que ce n'est pas grave de se tromper. D'autant plus qu'il s'agit d'un nouveau chapitre. Je commence à lui expliquer les angles et le vocabulaire. Je décide de le laisser prendre connaissance de mes annotations et je ferme le tableau. Je redessine les angles et lui demande de venir compléter. Il y arrive très bien. Je pensais sincèrement que le laisser uniquement 5 minutes ne lui suffirait pas. Mais je suis contente de m'être trompée. Je corrige. Il n'y a que 2 erreurs (entre angle obtus et angle aigus). Lorsque je lui réexplique, j'insiste sur ces deux angles et lui fait répéter. Pendant toute la demi-heure, je lui explique, lui fait répéter. A la fin du cours, on échange les rôles comme d'habitude. Sans aucun problème, il parvient à renommer tous les angles et même donner certaines caractéristiques (> ou < à 90° par exemple). Je suis très contente de ce cours. C'était l'un des premiers où je devais expliquer le cours et non pas le revoir. Je pensais qu'il serait plus dur en effet de le faire mais non. Il faut uniquement prendre plus de temps pour expliquer. Je demande à M. s'il participe plus en classe. Hésitant, M. me dit que oui. On discute jusqu'à sa classe. J'apprends qu'il a du mal à aller au tableau car il a peur du regard des autres et de se tromper. Je lui donne donc des conseils. Quand j'étais en primaire, je n'osait pas non plu. Jusqu'à ce que mes parents me disent que se tromper est tout sauf grave. Je l’incite à aller au tableau sans pour autant l'y obliger. "Uniquement quand tu le sens". Nous nous quittons peu de temps après, devant sa classe.

Jeudi 31 mars 2021 : Ce soir, le président Emmanuel MACRON parle. J'attends de savoir si les écoles sont confinées ou non.

Vendredi 02 avril 2021 : La dernière séance avant le confinement, je retrouve M. devant notre salle. Avant de commencer le cours, je lui demande si sa semaine c'est bien passée. Nous discutons aussi du discours de la veille. Je lui demande si comme la dernière fois, des cours en visio lui conviendraient. Je ne veux surtout pas lui rajouter du travail. Je n'hésite donc pas à lui dire que je ferai en fonction de ses horaires. Nous commençons le cours juste après. M. veut que je l'aide pour un exercice de géométrie. Il porte sur le même chapitre que la semaine dernière. Je lui demande s'il sait utiliser les instruments géométriques (compas, rapporteur) pour construire un triangle. M. me dit que oui. Je ne m'attarde donc pas sur le sujet. Nous commençons l'exercice. Le cours aujourd'hui est passé très vite. Je n'ai pas beaucoup aidé. M. s'est très bien débrouillé. Je l'ai juste corrigé sur le sens du rapporteur.

Jeudi 08 avril 2021 : Avant de faire la visio demain, je demande à M. s'il est disponible (cf. photos ci-dessous). Sa sœur me répond (car il utilise le téléphone de sa sœur) et me demande s'il est possible de faire les cours sur WattsApp. J'hésite, mais travailler sur cette plateforme n'est pas pratique : on ne peut pas partager l'écran... Je leur demande donc s'il est possible de fonctionner avec Zoom. Je leur explique comment je vais faire pour la visio. Je vais donc leur envoyer un lien avec lequel il pourra se connecter.

Vendredi 09 avril 2021 : Ce premier cours en distanciel est un peu compliqué à mettre en route. M. n'arrive pas à se connecter. Je l'aide donc en essayant de résoudre le problème (cf. photos ci-dessus). Nous parvenons enfin à être ensemble sur la visio. Je demande à M. si tout va bien malgré cette période particulière. Il me dit que oui, ce n'est pas trop dur. Nous commençons donc le cours. M. m'envoie son cours sur la géométrie. Il me demande de l'aider pour construire la figure de l'exercice 12 (cf. photo ci-dessous). Avant de commencer à construire, je décide de lui faire réviser son cours sur les angles. Je trouve important de faire un pont sur ce cours : il avait du mal à retenir les noms des angles, je veux m'assurer qu'il a bien compris pour ensuite construire les triangles. Sur le tableau blanc virtuel, je dessine donc différents angles. Je demande à M. de nommer ces angles. Il y parvient sans trop de mal. Je dois néanmoins l'aider en commençant les mots. Ensuite, je dessine en même temps que lui la figure. Je lui explique au fur et à mesure la manière de tracer. Je vois que M. a dû mal à distinguer le sens à utiliser pour le rapporteur. Je lui montre donc comment l'utiliser. J'utilise aussi WattsApp pour lui montrer de manière plus précise les mesures d'angles... A la fin, nous nous souhaitons de bonnes vacances.

Je suis satisfaite de ce cours. Il n'est vraiment pas simple de faire cours à distance. Je comprends pourquoi nos professeurs n'aiment pas cette période. On ne peut pas expliquer de la même façon : pas de tableau sous la main, le dialogue n'est pas optimal. C'est beaucoup plus dur de se faire comprendre et de comprendre ce que veut l'autre. Le contact humain n'existe plus non plus. C'est donc une période difficile pour les cours en visio. C'est pour ça que je demande à M. s'il est disponible pour les cours. Je ne veux surtout pas surcharger son emploi du temps.

Jeudi 29 avril 2021 : Comme la dernière fis, je contact M. pour savoir si la visio de demain à 8h est maintenue. Via WattsApp, je demande donc à M. s'il est d'accord pour faire cours demain. Il me répond qu'il n'y a pas de problème.

Vendredi 30 avril 2021 : C'est la dernière séance en temps de confinement (J'espère !). Je suis en visio avec M. et nous commençons un nouveau chapitre. Il s'agit des divisions euclidiennes. Je lui demande s'il a déjà vu ce cours avec sa professeure. Je réfléchis comment je vais lui expliquer un cours qu'il n'a pas vu. Finalement, je décide d'utiliser le tableau blanc pour partir d'un exemple et suivre la marche à suivre pour résoudre une division euclidienne. Je pars donc d'un exemple simple (cf. photo ci-dessous) pour lui expliquer. Je demande à M. de compléter avec moi la division. C'est à dire de compléter la division : 33 diviser par 3 égal quoi ?... En même temps du calcul, j'insère le vocabulaire. Je décide de ne pas insister dessus : je pense que sa professeure lui expliquera mieux que moi. Je me concentre donc sur le calcul.

Après lui avoir expliquer la méthode, nous partons sur l'exercice. Sur le tableau blanc je représente l'énoncé pour avoir le visuel et aider M. a mieux comprendre. Je lui demande comme d'habitude de lire l'énoncé. Il lit bien : c'est fluide et il n'hésite pas trop sur les mots. Je suis très contente, il a beaucoup progressé depuis le début de l'année. Après sa lecture, je lui demande de m'expliquer comment faire pour répondre à la question. Il hésite et ne sait pas trop que répondre. Je l'aide donc. Pendant l'heure, nous fonctionnons de cette manière : il explique ce qu'il aimerait faire et je le corrige et lui réexplique pour qu'il comprenne bien. A la fin du cours, nous avons finis cette activité. Je demande s'il a des questions avant de partir, mais M. me dit qu'il a bien compris. Je lui réponds que c'est tout à fait normal s'il n'a pas tout compris : n'étant pas prof, je ne sais pas aussi bien expliquer que sa professeure. Je lui conseille donc une vidéo de Yvan MONKA s'il veut pousser un peu plus le cours. Cette vidéo explique via un exemple la division euclidienne. Le youtubeur étant un professeur de mathématiques, se sera peut-être plus clair pour lui. Nous nous quittons peu après.

Ce cours est particulier : parce qu'il est en distanciel mais également par le fait que c'est une nouvelle notion qu'il n'avait pas étudié en cours. Je devais donc bien poser les bases. Je pense m'en être bien sorti. Mais je demanderai à M. la semaine prochaine si ce fut bien le cas...

Samedi 1er mai 2021 : Mme LE JALLE me contact via WattsApp. Elle veut savoir si je souhaite continuer d'aider M. Je lui réponds que oui : c'est toujours un plaisir de venir le vendredi matin l'aider.

Vendredi 07 mai 2021 : Après cette courte période confinée, je reviens au collège pour aider M. Nous nous retrouvons dans notre salle UP2A. Avant de commencer je lui demande si son confinement n'a pas été trop compliqué. Heureusement pour lui, il me dit que non. Je suis contente pour lui. Travailler seul chez soi n'est vraiment pas facile. Il faut être autonome, concentré... Je l'interroge aussi sur la compréhension du cours de la semaine dernière. Je veux savoir s'il a bien compris le cours de la semaine dernière. Comme dit dans mon dernier article, le cours portait sur les équations euclidiennes. Je devais expliquer le cours alors qu'il ne l'avait jamais vu auparavant. M. me réponds qu'il a bien compris le cours. La vidéo que je lui avais proposé (Yvan MONKA, "Les divisions euclidiennes") l'a bien aidé également. Je suis fière que mes explications aient été claires et comprises par M. Ça me donne confiance en moi et encore plus envie d'aider les autres car je sais que je me fais comprendre. Nous commençons donc le cours. Sa professeure n'a pas commencé de nouveau chapitre. Elle a donné plusieurs exercices portant sur les chapitres vus pendant le confinement. Nous avons donc 35 minutes pour en faire le plus. Depuis le début de ce CAS, je privilégie les exercices que me demande M. Je me débrouille aussi pour que ce soit un exercice"général" qui permet de répondre aux autres. Par exemple les exercices qui demandent de connaître le cours me permettent d'expliquer à M. les notions pour qu'il puisse faire sans problème les autres. Il me demande de faire l'exercice 1. Il s'agit d'un QCM qui fait le bilan du chapitre des angles. Je suis donc son choix. J'aurais préféré un exercice qui aurait mélangé les 2 chapitres. Comme pour tous les exercices maintenant, je demande à M. de lire la première question. Même si je l'aide en mathématiques, le faire progresser en français est aussi quelque chose d'important. M. lit très bien. Il a juste hésiter sur le mot "œil", mais le reste est très bien. Je trouve qu'il s'est beaucoup amélioré en lecture : il hésite moins et sa lecture est plus fluide. J'espère que cet exercice lui permet d'avoir plus confiance en lui et qu'il participe donc plus en classe. Après la lecture, je lui demande de justifier son choix. Même si le but d'un QCM n'est pas d'expliquer sa réponse, je l'incite à le faire. Ça me permet de voir s'il a bien compris le cours. Savoir justifier est très important en mathématiques. Je créer donc un exercice dans un exercice. Pendant toute la durée du cours, M. justifie ses réponses. Je ne l'aide que très peu. Je lui donne des indices : par exemple, lorsqu'il cherche un mot de vocabulaire, je lui donne le début de ce mot. Au fil de la séance, M. répond aux questions. A la fin, je le préviens que je ne sais pas comment vont se dérouler les prochaines semaines. Étant parfois en distanciel, je ne pourrai pas assurer le cours. Je lui dis de ne pas hésiter à me contacter sur WattsApp si besoins aussi. En arrivant devant sa classe, nous partons chacun de notre côté. Je suis très contente de ce cours. Tout s'est bien passé : M. comprenait bien et a beaucoup plus pris d'initiative pour venir au tableau.

Le soir, je contact donc Mme LE JALLE pour la prévenir de ce que j'ai dit à M. le matin. Elle me répond qu'en effet, il n'est pas judicieux de venir une semaine sur deux . D'autant plus que M. n'a plus forcément besoin de mon aide (cf. photo ci-dessous).

En lisant son message, un mélange de deux sentiments monte en moi. Je suis fière que M. n'ai plus besoin de moi, il put s'en sortir seul. Mais d'un autre côté, je suis triste que les cours se finissent. Les vendredis matin était un temps plus léger dans ma semaine : je n'avais pas cours, j'aidais un élève qui était toujours souriant... Je suis donc un peu triste que se soit fini.

Je demande donc à Mme LE JALLE s'il est possible pour moi de dire au revoir à M. dans une dernière séance. Elle me répond qu'il n'y a aucun problème. Notre dernière séance avec M. sera donc le 28 mai 2021.

Samedi 08 mai 2021 : Aujourd'hui je préviens M. de la suite des cours.

Mardi 25 mai 2021 : Vendredi est le dernier cours avec M. Je réfléchis à une activité qui pourrait nous faire réviser l'année que nous avons passée ensemble, sans pour autant le faire travailler. Je décide donc de dessiner un jeu de l'oie. Les cases de couleurs ne représenteront pas des avantages ou des inconvénients mais des questions de mathématiques selon des catégories. Sur les nouvelles règles de jeu, j'écris des questions de cours selon les couleurs (cf. photo ci-dessous)

Mon activité fin prête, je relis tous les cours que nous avons vu cette année pour pouvoir lui répondre si besoin.

Vendredi 28 mai 2021 : C'est le dernier cours avec M. ce matin. Je viens le chercher dans la cour. En nous installant dans la salle, je lui explique ce que nous allons faire. M. me demande avant de revoir un exercice avec lui. Pendant un quart d'heure, nous travaillons donc sur les fractions. M. n'a pas de mal à répondre aux exercices. Le temps de nettoyer le tableau, j'installe le plateau de jeu. J'explique rapidement le but du jeu à M. et nous commençons à jouer. Pendant le temps qui nous restait, nous jouons donc en nous posant des questions de cours... J'ai beaucoup aimé cette partie du cours. M. était content aussi, cela faisait une pause dans sa semaine. L'activité nous permets aussi de discuter d'autres choses que de maths. J'avais choisi des questions diverses, de différents niveaux. M. n'a pas de mal à répondre ni aux questions de cours ni aux exercices. Lorsque je dois jouer, c'est à lui de me poser la question. En cours de jeu, je décide que ce soit à lui de répondre pour que je puisse avancer. A la fin de l'heure, je donne (dans le respect des mesures sanitaires) un cadeau à M. Je le remercie de cette année et lui aussi. Je le ramène dans sa classe.

Mercredi 16 juin 2021 : Mme LE JALLE envoi à tous les élèves qui ont participer aux cours aux élèves allophones un mail nous remerciant de notre participation. Elle nous demande aussi de nous envoyer les dates de début et de fin de notre période de bénévolat pour nous donner une attestation de bénévolat (cf. photos ci-dessous).

Vendredi 3 septembre 2021 : Mme THOMAS nous envoie un mail nous proposant comme l'an passé d'aider un(e) élève allophone (ci-dessous). Malheureusement, mon emploi du temps de cette année ne me permet pas d'aider pendant 1 heure un(e) élève...

Je suis triste de ne pas pouvoir recommencer à aider un(e) élève. L'expérience de l'année dernière m'a fait découvrir de nombreuses choses comme la pédagogie, la guerre... Recommencer cette année m'aurait permit de découvrir de nouvelles choses.

 

5 novembre 2020 : Dès que j'ai su que je pouvais aider un élève, j'étais enthousiaste. La veille du premier cours, le stresse a commencé à monter en moi. Comment allais-je lui expliquer ? Aurais-je le temps de tout faire ? Est-ce que j'expliquerais bien ?

Heureusement, lors du premier cours, tout c'est très bien passé. M. est très gentil, et comprend mes explications.

Chaque fois que je retourne au collège, j'ai le sourire.

Le sourire de M. le 10 octobre était immense : il avait eu une très bonne note en maths ! Lorsqu'il me le dit, j'étais aussi heureuse que lui : grâce à moi, il avait très bien réussit son évaluation !

Je découvre grâce au CAS une activité très agréable. Je pense néanmoins que je dois m'améliorer pour le laisser davantage en autonomie sur certains points.

02 janvier 2021 : Depuis le début de l'année, c'est un réel plaisir de me rendre au collège et d'aider M. Par rapport à mes premières craintes, je trouve que je me suis améliorée :

- lorsque M. ne comprend pas mes explications, je trouve plus rapidement une autre façon de lui expliquer (par exemple, pour Scratch, je lui ai d'abord expliqué sur le tableau avec un labyrinthe simple puis dans un second temps, je lui montre en circulant dans la salle. C'est lui qui me donne les indications pour aller du tableau à la porte. Je lui apprends ensuite quels objets du quotidien font appel à des algorithmes : GPS, téléphone...)

- Je gère mon temps plus efficacement : finissant à 8h35, je sais que la mise en place dure 5 minutes : je vais donc chercher M. dès la sonnerie (7h55). De 8h00 à 8h15 environ, je lui explique le cours. Pendant les 15 dernières minutes, je l'aide à faire ses exercices et lui en fait faire d'autres si besoin. Je suis donc plus efficace et il y a moins de stress !

- Je le fait participer le plus possible : il n'est quasiment jamais assis sur sa chaise mais toujours au tableau. Je pense que le fait qu'il aille devant "la classe" va lui permettre de ne pas à avoir peur de se tromper et de participer pendant les cours, que ce soit en mathématiques ou autre. Il faudra également que je demande à sa professeur et à lui-même s'il participe.


30 juin 2021 : Mon avis sur les cours avec M. n'a pas changé. C'est toujours un plaisir de l'aider les vendredis matin. Par rapport à ma dernière réflexion, je n'ai fait que de m'améliorer dans les différentes compétences :

- je suis à l'aise maintenant pour expliquer une notion à quelqu'un qui ne comprends pas, je m'adapte par rapport à ses difficultés...

- M. est un élève timide. Je devais donc l'inciter à participer aux exercices. Au fur et à mesure de l'année, M. s'est de plus en plus ouvert pour participer spontanément.

L'année prochaine, si mon emploi du temps me le permets, c'est avec plaisirs que je recommencerai l'aventure : ).

5 novembre 2020 : Je ne présente pas encore les résultats car je pense qu'il est encore trop tôt pour avoir assez de recul. Mais je trouve que M s'est déjà beaucoup améliorer et devient de moins en moins timide!


2 janvier 2021 : Cela fait maintenant 4 mois que j'aide M. dans les mathématiques. Et je vois qu'il a beaucoup progressé : il prend de plus en plus la parole et répond plus rapidement lorsque je lui pose une question sur le cours. Plus le temps passe, plus la résolution des exercices est rapide. J'essaye au maximum de lui faire prendre confiance en lui grâce aux exercices. Je n'ai plus qu'à lui expliquer le vocabulaire. Je suis très contente de cette évolution !


30 juin 2021 : Après 10 mois de cours avec M., j'ai vu une amélioration de tout de la part de M. Par rapport au début d'année, son vocabulaire s'est enrichit en mathématiques. Je n'ai plus eu besoin de lui expliquer les mots de vocabulaire. Je le faisait lire le plus de consignes possible. Ses efforts ont payés : sa lecture est plus fluide. Au niveau des mathématiques, la dernière séance avec le jeu de l'oie m'a permis de voir qu'il a bien intégré toutes les notions que nous avons vu pendant l'année. Les cours que j'ai donné ont donc permis à M. de s'améliorer en maths et en français (lecture et vocabulaire).


OA 1 : Je suis naturellement à l'aise à l'oral et face aux autres. Je suis assez extravertie pour pouvoir prendre la parole en public sans bégayer. Les cours m'ont permis de prendre conscience et de développer cet aspect sous une nouvelle forme (OA 2). J'avais choisi de participer aux cours parce que j'ai des facilités en mathématiques. Ce que j'ai améliorer par contre, c'est le côté pédagogue. Je n'étais pas très patiente lorsqu'il fallait expliquer quelque chose. Grâce à M., j'ai appris à l'être beaucoup plus.


OA 2 : La pédagogie n'était pas mon fort avant les cours aux allophones. J'étais capable d'expliquer quelque chose, mais je n'étais pas très patiente (après plusieurs explications si la personne ne comprenait toujours pas, je laissais tomber). Les cours m'ont donc appris à être patiente et trouver une autre manière d'expliquer si besoin. Je suis devenue aussi plus créative : lorsqu'il faut imaginer un moyen d'expliquer une notion ou créer un exercice par exemple.


OA 3 : Tous les vendredis, je savais que j'avais cours avec M. Je me préparai donc pour cet horaire. Je devais préparer un minimum le cours (idée d'exercices sur le cours dernier, jeu de l'oie. Ce sont des activités que j'avais préparé à l'avance tout comme les cours à distance).


OA 4 : Le fait d'avoir proposé mon aide à un élève m'a obligé à m'engager vis-à-vis de lui. Je ne pouvais pas le laisser tomber parce que je n'avais plus envie de me lever le matin. Heureusement je n'ai eu aucun souci avec lui.

OA 5 : Les cours m'ont appris à être patiente : je me devais de faire comprendre le cours à M. même si je devais passer 30 minutes sur un exercice. J'ai dû aussi travailler sur l'écoute. Pour comprendre ce que je dois expliquer à M., je devais d'abord l'écouter pour ne pas répondre à côté. Pour m'adapter, j'ai développé ma créativité (exercices). De plus pour que les cours soient efficaces, il était nécessaire que M adhère et participe, nous devions donc collaborer, pour construire et consolider ses connaissances.


OA 6 : L’éducation est une question d’importance mondiale. Avec elle, nous sommes capables d’avoir un regard critique et de développer nos propres opinions. Les cours que j'ai donnés répondent donc à ce droit à l'éducation. En discutant avec lui, j'ai appris que l'école dans son pays n'est pas obligatoire. Il a eu la chance d'y aller. J'ai aussi pris conscience du quotidien des réfugiés.


OA 7 : Grâce à mon CAS, j’ai pu réfléchir aux conséquences des choix que l’on est amené à faire : ainsi M. en quittant son pays et en venant en France s’est ouvert sur une nouvelle vie, la volonté dont il fait preuve pour apprendre et suivre sa scolarité auront un impact sur toute sa vie future. A mon échelle, je l’aide peut-être à construire son avenir et je lui donne l’exemple de l’entraide et du service. En plus, ces échanges avec M. m’ont ouvert les yeux sur l’importance et l’enrichissement de l’intérêt portés aux autres.

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